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La notion de ghetto d'hier à aujourd'hui

Le terme de "ghetto" tire son origine du nom du quartier juif de Venise, créé en 1516.

 

L'arrivée des troupes allemandes nazies sur différents territoires va s'accompagner de la création de ghettos dans de très nombreuses villes; les allemands vont ainsi créer plus de 400 ghettos, dont les plus célèbres restent celui de Varsovie, mais aussi celui de Cracovie (voir texte ci-dessous sur le ghetto de Cracovie).


Ces ghettos sont généralement murés et entourés de barbelés. Les populations juives de la ville et des campagnes environnantes y sont entassées. Les ghettos sont surpeuplés ; les conditions de vie sont insalubres, misérables, souvent inhumaines, car cet isolement s'accompagne aussi d'humiliations. La population juive est ainsi réquisitionnée pour nettoyer les rues, les déneiger en hiver. La famine est généralisée ; les rations caloriques calculées par les nazis par exemple pour un homme adulte sont de 400 calories par jour.


Les ghettos vont avoir une durée d'existence assez courte ; leur liquidation s'accompagne d'une déportation massive des populations juives vers les camps d'extermination.



Le terme de ghetto a traversé le temps. Plusieurs ghettos ont aussi été créés en Afrique du Sud durant la période de l'Apartheid (ghetto de Soweto notamment).  Il est aujourd'hui aussi utilisé pour désigner des quartiers stigmatisés comme étant insalubres par les pouvoirs publics ou les médias et où se rassemblent des minorités ethniques. Ce terme est peu courant en France, l'expression « quartier sensible » est plutôt généralement utilisée par les médias et les pouvoirs politiques.



C. S.



Sources :

www.ushmm.org
www.wikipedia.org



Films à voir sur les ghettos juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale :
La Liste de Schindler de Steven Spielberg (1993) (lien avec le texte des élèves)
Au nom de tous les miens de Robert Enrico (1983)
Le pianiste de Roman Polanski (2002) (lien avec le texte des élèves)
La nuit des généraux  d'Analtole Litvak (1967)

Un pan de mur du ghetto
photo : Filiz Yasar

Le ghetto de Cracovie

Le ghetto de Cracovie, dans le sud de la Pologne, est l'un des principaux ghettos créés pendant par le IIIeme Reich allemand durant la seconde guerre mondiale. Le ghetto, mis en place en 1941, est situé dans le quartier de Podgorze et non pas dans le quartier juif historique de Kazimierz..

Avant la guerre, Cracovie était un centre multiculturel où on recensait environ 70 000 juifs, ce qui représentait presque un quart de la population de la ville. La plupart des habitants juifs ont été déportés à Auschwitz ou au camp de travail de Plaszow.
De nos jours, il ne reste plus que des ruines, la population tente de se relever après cette période. Deux morceaux du mur sont toujours debout dans la ville afin de tout de même rappeler les horreurs du ghetto.
Une exposition est également visible sur la place en face de la pharmacie dirigée par Tadeusz Pankiewicz ; cette exposition symbolise par le biais de chaises vides les juifs déportés, elles attirent l’œil des tourismes et suscitent la curiosité.



Filiz Yasar, Laura Schmitt, Florine Luchs, Robin Gapski

Le ghetto de Lodz, modèle de productivité

 

Le ghetto a été conçu à Lodz pour être un point de rassemblement temporaire des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le ghetto de Lodz fut le premier ghetto créé par les nazis (avril 1940) et le second au niveau de l’importance en termes de détenus (le premier étant celui de Varsovie).

Il a également été le ghetto qui a duré le plus longtemps puisqu'il fut le dernier ghetto en Pologne à être liquidé.

 

​Une productivité importante

Lorsque les nazis ont commencé à mettre en œuvre « la solution finale », la capacité à travailler devint souvent une chance de survie puisque les Juifs qui étaient jugés inaptes au travail étaient les premiers déportés voire abattus. De plus, l’Allemagne nazie tirait un profit économique et trouvait également une solution à la pénurie de main d’œuvre en mettant en place le travail forcé dès 1933.
La ville de Lodz est riche d’un grand nombre de fabriques essentiellement tournées vers le textile. Lodz était la plus grande ville industrielle de Pologne. Le ghetto de Lodz était un centre industriel important. Il approvisionnait l’Allemagne nazie et la Wehrmacht en fourniture et équipements. Les 96 usines et ateliers installés par les nazis dans le ghetto produisaient des marchandises pour contribuer à l’effort de guerre allemand.
Au début, à la création du ghetto, le travail des juifs ne couvrait que 20% du coût des produits dont le ghetto avait besoin. Mais l’administration allemande avait comme objectif que le ghetto ne lui coûte rien. Plus tard, une gare fut construite dans le ghetto, elle chargeait 70 à 80 wagons par jour. Au milieu de l’année 1942, tous les juifs, sous les ordres de Rumkowski, travaillaient en équipes tournantes. C’est grâce à sa productivité importante que le ghetto a pu subsister jusqu’en 1944.


Des personnages emblématiques

Chaim Rumkowski (juif polonais) a servi les autorités nazies et juives dans le ghetto de Lodz. En octobre 1939 il fut nommé « Ainé des juifs ».  Sa fonction était de fournir le chauffage, le travail, la nourriture, le logement et la santé à la population du ghetto. C’est Rumkowski qui a permis de transformer le ghetto en un énorme complexe industriel produisant des biens à destination de l'Allemagne. Convaincu que la productivité des Juifs garantirait leur survie, il a obligé la population à travailler 12 heures par jour dans des conditions atroces, à la fabrication de vêtements, d'objets en bois/métal et d'équipements électriques pour l'armée allemande. Il n'a pas hésité, pour assurer la survie de la communauté, à sacrifier des improductifs, des malades, des enfants aux quotas de déportations nazis. Il est devenu ainsi un élément actif dans l’exploitation et l'extermination nazie. Au cours de la liquidation finale du ghetto en 1944, il est envoyé directement dans la chambre à gaz dès son arrivée à Auschwitz. Surnommé « le dictateur du ghetto », il est aujourd’hui encore une des figures les plus controversées de l’histoire de la Shoah.

Le Judenrat (Conseil Juif en allemand) était un intermédiaire entre l’Allemagne et la population du ghetto. Il administrait directement le commerce et les industries. L'administration du Judenrat a une fonction de survie mais elle collabore aussi à la destruction des juifs en fournissant aux nazis le personnel dont il a besoin pour le travail forcé et en maintenant l'ordre dans le ghetto. Au ghetto de Lodz le service juridique est même incorporé à la police dont les effectifs atteignent 850 hommes en septembre 1940.



Agathe Martin, Amélia Pereira

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